
Parmi les nombreux jeux de société inspirés de l’univers de H.P. Lovecraft, Cthulhu Death May Die s’impose comme une expérience unique mêlant coopération, chaos et immersion horrifique. Dans ce jeu signé Rob Daviau et Eric M. Lang, les joueurs incarnent des investigateurs plongés au cœur de rituels impies qu’ils doivent interrompre avant que l’un des Grands Anciens ne ravage le monde. À La Compagnie Grise, ce jeu a rapidement trouvé sa place dans nos soirées, autant pour son ambiance déjantée que pour la tension qu’il génère autour de la table. Voici notre retour d’expérience, entre stratégie, hurlements de folie et moments mémorables.
Cthulhu Death May Die: une plongée dans la folie Lovecraftienne
Inspiré par le mythe de Cthulhu, le jeu plonge les participants dans un monde où la raison cède rapidement à la terreur cosmique. Chaque partie oppose les joueurs à une entité titanesque, comme Cthulhu ou Hastur, accompagnée de cultistes, monstres et rituels blasphématoires. Le ton est donné : ici, la folie n’est pas une menace abstraite mais une mécanique centrale, matérialisée par une jauge qui grimpe à mesure que les personnages côtoient l’horreur.
Contrairement à d’autres adaptations plus contemplatives du mythe, Death May Die opte pour l’action directe : pas de longues enquêtes, on débarque armé jusqu’aux dents pour saboter un rituel. Ce parti pris plaît beaucoup à notre groupe, qui apprécie ce mélange de lore et de bourrinage tactique.
Matériel et direction artistique: un jeu qui en impose
La première chose qui frappe lorsqu’on ouvre la boîte, c’est la qualité du matériel. Les figurines sont nombreuses, détaillées et impressionnantes, en particulier les incarnations des Grands Anciens. Mention spéciale à la version « Cthulhu géant » pour les collectionneurs : spectaculaire, inutile mais absolument jouissive pour les fans.
Les plateaux modulaires permettent de construire des scénarios variés, tandis que les cartes, pions et dés sont robustes et bien illustrés. L’univers graphique mêle le style pulp à une touche d’horreur grotesque. La direction artistique renforce l’immersion sans sombrer dans le gore gratuit. À La Compagnie Grise, les joueurs sont unanimes : le jeu est visuellement superbe et donne envie de s’y plonger.
Mécaniques de jeu et gameplay coopératif
Une partie de Cthulhu Death May Die se déroule en plusieurs actes. Les joueurs explorent un plateau composé de tuiles, effectuent des actions (se déplacer, combattre, interagir), puis affrontent les conséquences lors de la phase des ennemis. L’objectif : interrompre un rituel puis éliminer un Grand Ancien devenu vulnérable. Oui, ici on ne fuit pas Cthulhu, on le combat à la mitraillette !
Le cœur du gameplay repose sur la gestion du niveau de folie, qui progresse à chaque jet de dé. Plus on devient fou, plus on débloque de compétences puissantes… mais trop de folie et c’est la mort. Cette mécanique de risque-récompense crée une tension constante que notre groupe adore.
Autre point fort: l’asymétrie des personnages. Chaque investigateur a ses propres compétences, ce qui favorise la complémentarité et le travail d’équipe. Lors d’une partie récente, l’un de nos membres a brillamment utilisé sa capacité à attirer les ennemis pour sauver un compagnon coincé. Ce genre de moments héroïques donne toute sa saveur au jeu.
Enfin, la phase des ennemis est redoutable. Les monstres apparaissent, avancent, attaquent, souvent de manière imprévisible. On ne contrôle pas tout, et c’est là que le chaos prend le dessus. Entre les cris d’alerte, les jets de dés décisifs et les retournements de situation, l’ambiance autour de la table est toujours intense.
Scénarios, rejouabilité et extensions
Le système modulaire du jeu permet de combiner librement un épisode (scénario) avec un Grand Ancien, ce qui offre une grande variété de configurations. Même si certains épisodes peuvent sembler déséquilibrés ou redondants, la diversité des combinaisons donne envie de rejouer.
Les extensions (notamment les saisons 2 et 3, ainsi que « La Peur de l’Inconnu ») enrichissent considérablement le contenu : nouveaux personnages, ennemis, mécaniques additionnelles. Certains membres du club ont toutefois noté que trop d’ajouts complexifient inutilement le jeu. Nous conseillons donc de les intégrer progressivement.
Accessibilité et courbe d’apprentissage
L’un des grands atouts de Cthulhu Death May Die est sa relative accessibilité. Les règles sont claires, les tours fluides, et les actions logiques. Un joueur débutant peut participer dès la première partie, surtout s’il est accompagné par un vétéran. Les icônes sont bien pensées et les aides de jeu efficaces.
La mise en place peut sembler fastidieuse au début (choix des cartes, installation du plateau), mais avec l’habitude, elle devient rapide. À La Compagnie Grise, nous avons formé de nouveaux joueurs en quelques minutes, preuve que le jeu est bien conçu pour initier tout type de public.
Ce que le club en pense: tensions, fous rires et coups d’éclat
Ce jeu a généré de nombreux souvenirs mémorables au sein du club. On se rappelle de cette partie où un investigateur, devenu à moitié fou, a fait exploser une salle remplie de cultistes, se sacrifiant pour permettre la victoire du groupe. Ou encore d’une session tendue où la dernière attaque a été résolue sur le tout dernier jet de dé… avec un triple succès miraculeux !
Ce que nous aimons par-dessus tout, c’est l’ambiance autour de la table : les rires, les cris de panique, les débats tactiques. Le jeu ne se prend pas trop au sérieux et laisse de la place au spectacle. Il y a certes une part de hasard, parfois frustrante, mais elle contribue à ces moments de légende qui forgent une soirée inoubliable.
Points forts et axes d’amélioration
Points forts :
• Matériel exceptionnel
• Gameplay fluide et dynamique
• Grande rejouabilité
• Accessibilité pour tous niveaux
• Ambiance forte et coopérative
Axes d’amélioration :
• Mise en place un peu longue
• Légère redondance entre certains épisodes
• Hasard parfois punitif
• Prix élevé avec les extensions
Conclusion: un chaos jubilatoire à rejouer
Cthulhu Death May Die n’est pas un jeu d’horreur traditionnel. Il prend le mythe à rebrousse-poil en misant sur l’action, l’humour noir et le fun immédiat. Pour les amateurs de jeux coopératifs dynamiques, c’est une perle rare. À La Compagnie Grise, il fait partie de nos favoris grâce à sa rejouabilité, sa direction artistique et sa capacité à provoquer des réactions épiques à chaque session.
Un jeu à découvrir, surtout si vous aimez combattre des cultistes tentaculaires en criant « POUR LA SCIENCE ! ».





